dimanche 9 septembre 2012

L'empire du milieu

Nous voilà plus profondément dans l'Asie que jamais au cours de notre voyage. "L'empire du milieu". Une civilisation avec des traditions séculaires qui ont évoluées sans trop connaître d'influences extérieures. Ajoutons à cela environ 50 ans d'un régime communiste fermé et hostile aux pays capitalistes occidentaux. Bref, un monde en soi où les habitants connaissent peu de choses sur ce qui les entoure et où l'ouverture de nos jours se fait surtout par l'accès aux biens de consommation. Du communisme ne reste plus que le nom du parti au pouvoir, la censure d'internet et la propagande pour rappeler aux Chinois la fierté nationaliste. S'il y a un endroit au monde où il y a du pognon à se faire, c'est bien ici!


A l'inverse, nous aussi nous connaissions bien peu de choses sur la Chine. Les nouvelles à propos de ce pays, ou autant dire la propagande en vigueur en Occident, nous pousse à la méfiance et à la compétition avec un peuple nombreux et travailleur de surcroît. 1.3 milliard de Chinois et pour avoir "la niaque", c'est sûr ils l'ont. La peur sous-jacente à laquelle ils nous confrontent est bien celle de savoir si "ils vont tous nous niquer" ou non!

L'inconnu fait peur et dans notre cas c'est bien l'inconnu qui nous a poussé à venir visiter ce pays. On ne peut plus imaginer un avenir où nous ne seront pas confrontés à eux. Le moins qu'on puisse dire, c'est que leur histoire, leurs us et coutumes nous sont peu familières. En effet, ils nous ont étonné plus d'une fois dans leur comportement.

Etonnamment, la plupart des jeunes chinois ont eu près de 9 ans de cours d'anglais à l'école. Pourtant, quand vous leur posez la question "we need help, do you speak a little bit of english ?", la réponse est un "No!" catégorique. Au début, on a pris ça pour de la mauvaise fois et de l'hostilité envers les étrangers. Puis finalement, on a compris que, hormis "les cons" comme il en existe dans tous les pays, il s'agit plus d'une peur ou d'une timidité à utiliser l'anglais qu'autre chose. On s'est aussi rendu compte que la plupart du temps, ils comprennent plus de choses que ce qu'ils veulent bien nous faire croire. Avec un peu d'encouragement, on est parfois même arrivé à les faire parler en anglais. Ils étaient alors eux-même étonnés qu'on puisse les comprendre. Faut-il seulement savoir comment les prendre... Le peu de chinois que nous avons appris c'est avéré peu utile vu la difficulté à le prononcer correctement. Un malentendu, une mécompréhension est donc vite arrivé. 

Il faut dire aussi que le visa d'un mois qui nous a été accordé nous a paru bien court pour visiter un pays aussi vaste. A peine avons nous eu le temps d'être déstabilisés qu'il était déjà temps de quitter le pays. Nous étant à la fois peu préparés en quittant le Népal et notre rythme de voyage ayant bien évolué vers le "une chose à la fois et pas plus", le temps nous a manqué pour véritablement nous adapter. 

La période des vacances scolaires dans laquelle nous sommes arrivés n'a certainement pas aidé à découvrir et à apprécier ce pays. Les sites touristiques sont envahis par les Chinois venus visiter leur propre pays. Voyager en train a été une mise à l'épreuve de notre patience et a nécessité beaucoup de persévérance envers des employés chinois peu enclins à nous aider. Bourlinguer le sac au dos sans connaître la langue c'est donc avéré une véritable épreuve de force. Munis d'un guide de conversation, les situations ont été parfois moins compliquées. Sans une connaissance de base du mandarin, il est difficile de sortir du tourisme en circuit organisé, ... ouais, donc pas trop notre tasse de thé.  

Pourtant, on y a passé aussi de bons moments et on a appris des choses intéressantes. La calligraphie et la peinture traditionnelle chinoise sont fascinantes. Le sérieux que mettent les Chinois dans la pratique d'exercices physiques quotidiens est un exemple à suivre. La confiance du peuple dans leurs leaders politiques et la vision à long terme du gouvernement manque cruellement chez nous et donne un cohérence à ce qu'ils entreprennent.

Bref, comme vous pouvez le lire, voyager en Chine fut dans l'ensemble une expérience très fatigante avec un bon nombre de frustrations à la clef et quelques rares bonnes rencontres avec les Chinois. Probablement qu'avec une énergie de début de voyage, on aurait persévéré et fini par y trouver notre compte. Malheureusement, après 7 mois d'adaptation à des environnements nouveaux, je suppose que notre curiosité a fini par s'épuiser un peu. 

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